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mercredi 19 mars 2014

Le mariage



L'âge légal est de douze ans pour les filles, quatorze ans pour les garçons. Mais ceux-ci se marient en général vers la trentaine. A l'époque républicaine, on ne se marie pas par amour mais pour avoir des enfants et accomplir ainsi un devoir religieux (continuation du culte des ancêtres) et civique.  Les Romains de cette époque condamnent toute manifestation publique de tendresse entre époux.

Sarcophage des Dioscures



 I FORMES JURIDIQUES :


A l'origine, seuls les patriciens ont le droit de se marier légalement (jus conubii) Les plébéiens ne l'obtiennent qu'en 450 avant J.C., les étrangers et les esclaves en seront toujours privés. Les mariages les plus anciens étaient des mariages "cum manu": ils faisaient passer la jeune épousée de l'autorité ("manus") du père à celle du mari.

Il y avait trois formes possibles de mariage :



la "confarreatio": cérémonie la plus ancienne, à caractère religieux et qui rendait le mariage indissoluble. Après la prise des auspices, les deux nouveaux époux offraient à Jupiter un gâteau de froment ("farreum") qu'ils se partageaient ensuite devant l'autel domestique (cum-farreatio : partage du gâteau de froment). A la fin de la République ce mariage n'est plus en usage que dans les familles de flamines (prêtres)
  
La coemptio (de emo acheter) consistait en un achat symbolique de la jeune fille par le fiancé. Le père accomplissait l'acte rituel de "mancipatio"(vente) en prononçant la formule consacrée : "Quirites, par l'airain (pièce de monnaie) et la balance, je transfère la propriété".

Le mariage "per usum" (de fait) qui légitime une cohabitation d'une année

A partir de 445 avant J.C., date à laquelle les plébéiens obtiennent le droit d'épouser des filles de patriciens, se généralisent les mariages "sine manu" qui permettent au père de garder le pouvoir sur sa fille même après le mariage.
Des artifices permettent de rendre "sine manu" les mariages par coemptio ou per usum. Mais à la fin de la République, ces deux formes de mariage ont pratiquement disparu. Une nouvelle forme de mariage apparaît ("nuptiae", de "nubere" mettre le voile d'où épouser), fondée sur le consentement mutuel.

II LES CEREMONIES:

Elles sont à peu près semblables dans les diverses formes de mariage.
Cérémonie préalable : les fiançailles. A l'époque impériale, elles consistent en un engagement réciproque des fiancés devant témoins. Le fiancé passe un anneau à l'annulaire gauche de la jeune fille et lui offre des cadeaux : souvenir probable des arrhes qui scellaient le contrat des fiançailles à l'époque de la coemptio.



La veille du mariage, la fiancée revêt une tunique blanche, tissée de façon traditionnelle et coiffe ses cheveux en six tresses ramenées autour de la tête à la manière des vestales. Le matin du mariage, elle s'entoure d'un manteau (palla) couleur safran, chausse des sandales de la même teinte, et se couvre la tête d'un voile orangé flamboyant sur lequel est posée une couronne de fleurs (fleurs d'oranger à partir du II° siècle après J.C). Au domicile des parents de la mariée, on fait un sacrifice sur l'autel domestique et l'on consulte les auspices. Puis une matrone n'ayant été mariée qu'une seule fois, joint, devant dix témoins, les mains droites des nouveaux époux (junxtio dextrarum) en signe d'engagement mutuel à vivre ensemble.

A l'apparition de l'étoile Vesper, un simulacre d'enlèvement de la mariée met fin au festin de noces. Un cortège, précédé de porte-torches et de joueurs de flûte accompagne la mariée jusqu'au domicile de l'époux. Les amis des deux nouveaux époux chantent alternativement un chant d'hyménée interrompu par des exclamations rituelles et des plaisanteries grivoises qui fusent de toutes parts. On lance des noix aux enfants.


Deux amies de la mariée portent le fuseau et la quenouille : symboles de ses vertus domestiques. Accueillie par son époux qui lui demande son nom, elle répond par la formule rituelle: "Ubi tu Gaius, ego Gaia" (Où tu seras Gaius, je serai Gaia). Elle orne les montants de la porte avant d'entrer puis les amis du marié la soulèvent pour lui faire franchir le seuil (souvenir de l'enlèvement des Sabines et souci d'éviter un mauvais présage). Son époux lui présente l'eau et le feu, symboles de  la vie commune et du culte familial, ainsi que les clés de la maison. Elle offre à son tour trois pièces de monnaie, l'une à son époux, l'autre au dieu Lare, la troisième au dieu du carrefour le plus proche.



Juliette et Rania


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