L'âge légal est de douze ans pour les filles,
quatorze ans pour les garçons. Mais ceux-ci se marient en général vers la
trentaine. A l'époque républicaine, on ne se marie pas par amour mais pour
avoir des enfants et accomplir ainsi un devoir religieux (continuation du culte
des ancêtres) et civique. Les Romains de
cette époque condamnent toute manifestation publique de tendresse entre époux.
Sarcophage des Dioscures |
I FORMES JURIDIQUES :
A l'origine, seuls les patriciens ont le droit de se marier
légalement (jus conubii) Les plébéiens ne l'obtiennent qu'en 450 avant J.C.,
les étrangers et les esclaves en seront toujours privés. Les mariages les plus
anciens étaient des mariages "cum manu": ils faisaient passer la
jeune épousée de l'autorité ("manus") du père à celle du mari.
Il y avait trois formes possibles de mariage :
•
la "confarreatio": cérémonie la plus ancienne, à
caractère religieux et qui rendait le mariage indissoluble. Après la prise des
auspices, les deux nouveaux époux offraient à Jupiter un gâteau de froment ("farreum")
qu'ils se partageaient ensuite devant l'autel domestique (cum-farreatio :
partage du gâteau de froment). A la fin de la République ce mariage n'est plus
en usage que dans les familles de flamines (prêtres)
•
La coemptio (de emo acheter) consistait en un achat
symbolique de la jeune fille par le fiancé. Le père accomplissait l'acte rituel
de "mancipatio"(vente) en prononçant la formule consacrée :
"Quirites, par l'airain (pièce de monnaie) et la balance, je transfère la
propriété".
• Le
mariage "per usum" (de fait) qui légitime une cohabitation d'une
année
A partir de 445 avant J.C., date à laquelle les plébéiens
obtiennent le droit d'épouser des filles de patriciens, se généralisent les mariages
"sine manu" qui permettent au père de garder le pouvoir sur sa fille
même après le mariage.
Des artifices permettent de rendre "sine manu" les
mariages par coemptio ou per usum. Mais à la fin de la République, ces deux
formes de mariage ont pratiquement disparu. Une nouvelle forme de mariage
apparaît ("nuptiae", de "nubere" mettre le voile d'où
épouser), fondée sur le consentement mutuel.
II LES CEREMONIES:
Elles sont à peu près semblables dans les diverses formes de
mariage.
Cérémonie préalable : les fiançailles. A l'époque impériale,
elles consistent en un engagement réciproque des fiancés devant témoins. Le
fiancé passe un anneau à l'annulaire gauche de la jeune fille et lui offre des
cadeaux : souvenir probable des arrhes qui scellaient le contrat des
fiançailles à l'époque de la coemptio.
La veille du mariage, la fiancée revêt une tunique blanche,
tissée de façon traditionnelle et coiffe ses cheveux en six tresses ramenées
autour de la tête à la manière des vestales. Le matin du mariage, elle
s'entoure d'un manteau (palla) couleur safran, chausse des sandales de la même
teinte, et se couvre la tête d'un voile orangé flamboyant sur lequel est posée
une couronne de fleurs (fleurs d'oranger à partir du II° siècle après J.C). Au
domicile des parents de la mariée, on fait un sacrifice sur l'autel domestique
et l'on consulte les auspices. Puis une matrone n'ayant été mariée qu'une seule
fois, joint, devant dix témoins, les mains droites des nouveaux époux (junxtio
dextrarum) en signe d'engagement mutuel à vivre ensemble.
A l'apparition de l'étoile Vesper, un simulacre d'enlèvement
de la mariée met fin au festin de noces. Un cortège, précédé de porte-torches
et de joueurs de flûte accompagne la mariée jusqu'au domicile de l'époux. Les
amis des deux nouveaux époux chantent alternativement un chant d'hyménée interrompu
par des exclamations rituelles et des plaisanteries grivoises qui fusent de
toutes parts. On lance des noix aux enfants.
Deux amies de la mariée portent le fuseau et la quenouille :
symboles de ses vertus domestiques. Accueillie par son époux qui lui demande
son nom, elle répond par la formule rituelle: "Ubi tu Gaius, ego
Gaia" (Où tu seras Gaius, je serai Gaia). Elle orne les montants de la
porte avant d'entrer puis les amis du marié la soulèvent pour lui faire
franchir le seuil (souvenir de l'enlèvement des Sabines et souci d'éviter un
mauvais présage). Son époux lui présente l'eau et le feu, symboles de la vie commune et du culte familial, ainsi
que les clés de la maison. Elle offre à son tour trois pièces de monnaie, l'une
à son époux, l'autre au dieu Lare, la troisième au dieu du carrefour le plus
proche.
Juliette et Rania
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