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Chez les riches, l'incinération est de règle (jusqu'au siècle des Antonins) ;
pour les affranchis et les esclaves incinérés, les grandes familles font
édifier des columbaria, vastes bâtiments à niches où sont déposées les
urnes funéraires.
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Les pauvres, voués jusqu'alors à la fosse commune, se groupent en associations (collegia
funeralia)
Chez les patriciens : Les riches avaient droit à des enterrements
plus raffinés. Outre la période d'exposition plus longue, les rites étaient
accompagnés par des musiciens, des pantomimes, des pleureuses, des danseurs.
Les membres de la famille qui avaient suivi une carrière dans la magistrature
s'habillaient en tenue officielle et suivaient en char avec leurs chevaux
publics. Le cortège conduit par un dissignator
assisté d'un accensus conduisant des licteurs
vêtus de noir, se déplaçait de la maison au forum par les rues principales
de la ville. Au forum, on maintenait la civière ou lit de parade du défunt
droit et on prononçait le laudatio funerbris (éloge funèbre). Les
incinérations pouvaient avoir lieu dans des champs privés, près de tombeaux
privés.
Chez les plébéiens : Pour les plus
pauvres, le cortège était conduit par un croque-mort (vespillones) qui plaçait le cadavre sur un brancard. Des rituels
étaient effectués sur la tombe. La famille y déposait des offrandes de
nourriture et de boissons. Puis, « un déjeuner funèbre » avait lieu sur
l'emplacement même du bûcher. Après les « Neuf jours de douleur », la
famille exécutait le novendiale
sacrificium (neufs jours de sacrifice), puis de retour à la maison
consommait un autre repas (cena
novendialis).
Urne funéraire |
Chez les empereurs romains (et leur
famille) :
Le deuil dynastique se met en place sous l'Empire Romain (de -27 à 476) : la
mort d'un membre de la famille impériale est toujours un événement à Rome. Les
funérailles sont publiques et représentent un moment d'unanimitas (d'unanimité) autour
du prince. Le cortège est formé des sénateurs et des magistrats. Si l'empereur
avait commandé des armées, ses soldats le suivaient, armes tournées vers le
sol. Les esclaves portaient les dépouilles prises aux ennemis, les étendards et
les couronnes triomphales. Les joueurs de flûte, les pleureuses (praeficae), des acteurs portant les
masques des ancêtres et un bouffon imitant le défunt suivaient. Avant
l'incinération, on pouvait séparer une partie du corps (un doigt en général)
que l'on enterrait, selon le rite de l'os resectum.
L'apothéose est le rite le plus honorifique de la religion romaine : elle
fait de l'empereur un dieu. Elle est accordée ou refusée par le Sénat romain.
La première serait celle de Romulus, mystérieusement disparu sur le
Champ-de-Mars, à Rome. Inversement, la damnatio
memoriae (damnation de la mémoire) qui est une condamnation infamante, est
décidée par le Sénat pour les mauvais empereurs. Les funérailles étaient
suivies d'une période de neuf jours de deuil public. La fin de cette période
était marquée par des jeux funèbres, des banquets ou encore des sacrifices. Les
proches pouvaient quant à eux garder le deuil plusieurs mois durant lesquels
ils s'abstenaient de toute fête et portaient la toge sombre.
Les tombaux : Les Étrusques pour les plus riches tout du moins, construisaient des tombeaux raffinés dans lesquels ils se faisaient enterrer, en couple, avec des cercueils de pierre où ils étaient représentés allongés et détendus en banqueteurs (pose semisdraiata). Les Romains riches ont également construit des tombeaux raffinés et monumentaux (parfois curieusement formés, par exemple une pyramide, ou un cylindre, comme celui de Caecilii Metelli). Le mausolée d'Auguste et le mausolée d'Hadrien sont de bons exemples de tombeaux monumentaux d'empereurs romains. Les cimetières se trouvaient sur les routes en dehors des villes. Les Scipions, une des familles les plus importantes et les plus puissantes de Rome, ont maintenu leurs tombeaux de famille sur la Voie Appienne pendant plusieurs siècles.
Mausolée d'Auguste à Rome |
Emilie et Lisa
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